INTRODUCTION
QU’EST-CE
QUE C’EST ? Une de ces légendes,
suivant la mode de l’époque carolingienne, met en scène
l’empereur Charlemagne : ce dernier, fâché avec son
père Pépin, se réfugie chez le roi Galafre à
Tolède et l’aide à combattre le roi de Saragosse.
Lorsque Pépin meurt, Charles revient en France avec la fille de
Galafre, la belle Galiene, qu’il épouse après qu’elle
eut embrassé la religion chrétienne. Charlemagne aurait
fait bâtir pour Galienne le Palais de Bordeaux. Une seconde légende, moins connue, nous est parvenue par le Livre des Bouillons, qui raconte l’histoire de Cenebrun, comte du Médoc, fils de Cenebrun roi de Bordeaux (fils de Vespasien) et de Galienne, fille aînée de l’empereur Titus : "Ici est l’histoire
contenant le mariage de Cenebrun, seigneur de Lesparre et de la fille
du sultan de Babylonie. Ces légendes sont reprises par divers auteurs médiévaux, sans doute aussi par les conteurs satellites du pèlerinage vers Compostelle, s’imposant dans la mémoire collective puisque un extrait du Livre des Bouillons est gravé en 1999 sur les contremarches de la place du palais Gallien. Néanmoins, il semble que l’appellation « galien » n’apparaît pas avant le XIIe siècle. Au XVIe siècle, Elie Vinet, humaniste et professeur au Collège de Guyenne, rend à l’édifice sa vocation première : ce sont bien des arènes, mais il en attribue la construction à l’empereur Gallien. Jusqu’au XVIIe siècle, de nombreuses légendes évoquant la présence de trésors mènent à la réalisation de fouilles qui contribuent à la destruction du bâtiment. HISTOIRE Les arènes sont construites à l’extrême limite nord-ouest de la ville, près des champs funéraires, ce qui permettait d’évacuer facilement les cadavres des gladiateurs, des animaux qui y combattaient ou des prisonniers barbares qu’on y exécutaient. Elles ont été certainement incendiées par les envahisseurs Germains en 276-277, ou abandonnées après les invasions lorsque la ville se replie derrière les remparts médiévaux plus étroits que la muraille gallo-romaine : le monument se retrouve à 600 mètres des fortifications et sert même de carrière lors de leur construction. Presque ignorées jusqu’à Élie Vinet, isolées au milieu des vignes sur les coteaux du faubourg Saint Seurin, les ruines continuent à être exploitées comme sources de matières premières. On les décrit au XVIIe siècle comme un lieu propice aux commerces les plus douteux : prostituées, duellistes et truands se cachent dans les recoins de l’édifice. De Lancre dénonce l’existence de sorciers dans ces lieux, mais il est vrai qu’il en voyait partout… Au XVIIIe siècle, la prospérité due au commerce colonial fait que Bordeaux commence à rejoindre le colisé, d’où de nombreuses spéculations autour des terrains mitoyens et la destruction progressive de l’édifice, avec l’utilisation des matériaux. On peut même observer à plusieurs endroits, comme au-dessus de la place du palais Gallien, que les bâtiments s’appuient parfois sur les murs gallo-romains. A la Révolution, ce qu’il reste des arènes sert de campement aux troupes, puis est utilisé comme décharge. On envisage ensuite d’en faire un cimetière mais la solution adoptée est d’en faire un seul grand : celui de la Chartreuse. En 1792, les terrains
sont mis en vente aux enchères, mais ont peu de succès.
Certains commencent à apercevoir l’intérêt patrimonial
du site mais l’aménagement du quartier, avec le percement
de voies (on utilise la poudre pour miner les solides murs), de nouvelles
constructions, se poursuit jusqu’en 1800, date à laquelle
le Préfet Thibaudeau prend des mesures de protection. ARCHITECTURE De forme ovoïde, avec un grand axe mesurant 132 m de longueur, 110 m de largeur, le bâtiment accueillait plus de 22 000 spectateurs. L’arène elle-même faisait environ 70m sur 46. Les spectateurs se répartissaient dans les différents gradins en fonction de leur niveau social en utilisant les séries d’escaliers, une par étage, et les paliers annulaires. Une reconstitution se trouve au musée d’Aquitaine. A chaque extrémité
du grand axe se situaient une porte monumentale dont il ne subsiste que
celle situé à l’ouest (l’autre est détruite
fin XVIIIe). Elle s’ouvraient directement sur l’arène
et accueillaient les processions de notables et de gladiateurs. Animaux
et prisonniers utilisaient des portes latérales. Les combattants
se préparaient dans des loges sous les gradins. L’arcade de chaque porte (8,80 mde haut sur 5,85 m de large) est encadrée par des pilastres dont les chapiteaux supportent une sorte d’architrave sur laquelle repose un entablement. A l’étage, trois arcatures, dont deux aveugles, accueillaient certainement des statues. Le tout était surmonté d’un attique. CONCLUSION Deux liens ressources
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